Pour votre biblio
✅CASTEX Thomas. L'Armée Romaine - Exposé [En ligne]. Disponible sur <www.armeeromaine.com>
eXpoSé
Copyright © 2010 - 2022
contact@armeeromaine.com
ARTICLE EN COURS DE REDACTION
tormenta : terme latin pour désigner l'ensemble des machines de guerre basées sur la technologie du "ressort de torsion". Dans ce type de machine, la puissance de jet s'obtient par la mise en tension par torsion de faisceaux de cordages 🎯.
Au sens figuré Tormenta donnera la notion du "tourment", sens dérivé du concept de se "tordre" l'esprit.
Les Romains déclineront les Tormenta en 3 catégories d'engins :
Par des tirs fournis de différents projectiles (flèches, javelots, pierres…) sur les défenseurs perchés aux remparts, l'artillerie empêchait ces derniers de pouvoir contre-attaquer correctement lors des manœuvres d’approche des engins de siège (bélier, tour de siège), du comblement de fossés, de la mise en place de tunnels de sape ou tout simplement lors de l'assaut final des troupes.
L'artillerie ne faisait pas de détail, elle pouvait aussi bien toucher des soldats en manœuvre à l'intérieur de la ville que des civils craignant pour leur vie…
⚠ Mais attention l'artillerie antique ne servait pas à détruire les fortifications adversaires, elle en était tout simplement incapable ! Au mieux, les plus grosses pierres pouvaient ébranler les parements extérieures, détruire les parapets des chemins de ronde, affaiblir les angles des tours…
👉 on parle en pratique de murailles de pierre, briques et tout venant d'au moins 4m d'épaisseur, ou pire du murus gallicus des oppidum gaulois (4 à 8m d'épaisseur de terre sur plus de 3m de haut).
👉 c'est pourquoi existent les engins de sièges
💬 Nota : Finalement, ce n'est que depuis le XXe siècle avec l'avènement de l'artillerie lourde, et les déplacements à grande vitesse que la stratégie défensive de la muraille disparue faute d'efficacité.
En sus de l'attaque/défense des villes, il était tout à fait possible d'employer l'artillerie sur des champs de bataille "ouverts", c'est-à-dire sans ville ou fortification particulière.
Sur ce point, 2 approches stratégiques furent développées successivement par les Romains. Le Ier siècle apr.J-C. constitue la période charnière de ce changement.
👉 Avant le Ier siècle,
👉 Après le Ier siècle, marqué par l'arrivée d'un nouveau type d'artillerie mobile, la carrobalista
À de très rares occasions, on vit des machines sur le champ de bataille ; mais,
invariablement, on les utilisait de la même manière que durant une situation de
siège. Par exemple, Onomarchus, au IVe siècle a. C., disposa son artillerie sur un promontoire
naturel puissamment défendu par ses troupes, et procéda à l’installation
bien avant que Philippe II n’arrive sur place72. Persée de Macédoine utilisa aussi de
l’artillerie sur le champ de bataille, dans un épisode de la troisième guerre macédo-nienne qui l’opposait au fils de Paul-Émile : mais, à nouveau, il reproduisit un
contexte de guerre de siège, car il utilisa des fortifications de fortune ainsi qu’une
position avantageuse sur le banc d’une rivière asséchée, position depuis laquelle il
put attendre les Romains73. Même lorsque Alexandre le Grand utilisa des machines
pour couvrir sa retraite après l’attaque ratée de Pellion, il les disposa en sécurité, sur
le banc opposé de l’Eordaïque74. Ces différents exemples illustrent parfaitement la
norme en vigueur du IVe siècle a. C. au Ier siècle p. C. : les catapultes et les balistes
étaient des machines de position avant tout75. Cette caractéristique changea considérablement
à partir de l’époque de Trajan. En revanche, l’artillerie garda toujours un
usage antipersonnel et « antimachine » : elle ne servit à aucun moment à la destruction
des fortifications.
Les romaines développèrement
A partir du Ier siècle, l'artillerie fut une composante
utilisation au champ de bataille ;
🎯Calibre : ~30cm (flèche) à ~1,20m (Javelot)
🎯 Portée maximale : ~300-400m
🎯 Portée optimale: ~50-150m
⚙ Tir tendu ou parabolique réglable
✅ Arme anti-personnelle
✅ Décimer à distance les rangs adverses et saper le moral avant le contact
❌ L'engin n'est pas adapté pour s'attaquer à des fortifications.
🎯 Calibre : ~500g à 78kg (boulet de pierre, poutres de bois)
🎯 Portée maximale : ~300-400m
🎯 Portée optimale: ~50-150m
⚙ Tir tendu ou parabolique réglable
✅ Arme anti-personnelle
✅ Arme de destruction de bâtiment (Affaiblir et créer des brèches dans les fortifications)
La technologie de ces armes de guerre est directement issue des connaissances du monde Grec et Sicilien (Syracuse). Peu usités, voire inconnus au début de l'Histoire de Rome, ces engins vont progressivement trouver leur place au sein de l'armée romaine.
Comme pour l'organisation de la légion (Voir Article), l'histoire de l'artillerie romaine a souffert de simplification et de malentendus source de confusion dans nos certitudes modernes.
Par un glissement sémantique on admet de nos jours qu'une catapulte projette des pierres, et qu'une baliste projette des traits. Et bien, ce ne fut pas toujours le cas 🤯 !
De quoi en perdre son Latin 🤯 !
👉 Il existait 2 catégories de catapultes :
👉 Il existait,
Avant le Ier siècle :
Après le IIe siècle. :
La Baliste à répétition est une amélioration de la baliste. Son avantage est que tant quelle dispose de projectile dans sa propre réserve, il ne suffit que de la réarmer, ce qui fait gagner un temps précieux .
A l’origine les grecs appellent catapultes katapeltes tout engin lanceur de projectiles capables de briser le bouclier d’un soldat ennemi.
Le projectile peut être :
les oxybèles = lanceurs de traits (flèches, javelots)
les lithoboles ou pétroboles = lanceurs de boulets (pierre, plomb).
Représentation d'une catapulte "oxybèle"
Représentation d'une catapulte "lithobole"
Dessin de E.W MARSDEN
❌ Plus le projectile à lancer est long, plus l’arc doit être grand.
❌Plus le projectile est lourd, plus l’arc doit être puissant de par sa nature (capacité d’emmagasiner suffisamment d’énergie élastique et de la libérer brusquement).
La technologie de l’arc composite (fait de bois, de tendons et de corne) répondra un temps à ces demandes. Mais les limites de ces matériaux seront assez vite atteintes.
Vers le milieu du IVe siècle av. J.-C, l'invention du « ressort de torsion » par les Grecs va permettre de démultiplier la puissance des tirs des catapultes et de donner un nouvel élan aux développement de l'Artillerie Antique.
📜 L'étude des textes antiques conduit l'Historien E.W. MARSDEN à positionner cette invention sous le règne de Philippe II de Macédoine.
Principe du ressort de torsion en cordage
👉Dans cette combinaison Tension-Torsion réside ainsi le secret du ressort de torsion 🤫❗
Les fibres constitutives du ressort doivent répondre aux exigences suivantes :
✅ résistante = capable de résister à la mise en tension ;
✅ élastique = capable d'emmagasiner de l'énergie élastique et à la relâcher brutalement ;
✅ durable = capable d'endurer de nombreux cycle de chargement/déchargement avant rupture
Héron d'Alexandrie, dans son traité Belopoiica détaille comment les ingénieurs grecs et romains vont trouver réponse dans l'usage des tendons d'animaux provenant :
NOTA : Ce sont en effet les tendons qui travaillent le plus chef ces animaux et donc les plus élastiques.
❌ Exception faite du porc dont aucun tendon n'est de qualité.
👉 On parle alors de machines neurotones (neuro : nerf, tone : tension)
Héron d'Alexandrie indiquent également qu'il était possible de constituer des ressorts à partir de crins de chevaux et de cheveux des femmes ! En raison de leur finesse, de leur longueur et de qualité (les femmes prenaient soin de nourrir leur chevelure à l'huile), les cheveux une fois tressés offraient une très grande élasticité quasi-équivalente aux tendons. De nombreux écrits attestent qu'alors qu'ils venaient de manquer de tendons pour remplacer les ressorts abîmés, les défenseurs utilisèrent la chevelure de leurs femmes pour créer de nouveaux ressorts de torsion !
👉 On parle alors de machines trichotones (tricho : cheveu , tone : tension)
L'usage du ressort de torsion conduit à revoir complètement le fondement des catapultes. La mise en tension par flexion (arc) est remplacée par la mise en tension par torsion de 2 faisceaux de cordage verticaux.
C'est ainsi qu'apparaissent les premières catapultes à torsion.
Les différents éléments de la catapulte à torsion. Type Oxybele
Les écrits rapportent l'usage de ces nouvelles catapultes à torsion de type oxybèle sous le roi Philippe II de Macédoine.
Plus simple à mettre à œuvre (puisqu'elles lancent des objet très légers), ces premiers modèles vont permettre aux ingénieurs grecs de développer leur maîtrise technologique du sujet.
Pour l'heure la fonction de lanceur de pierre restaient assurée par les lithoboles à flexion quoique celles-ci atteignaient déjà leur limite.
Les écrits rapportent l'usage de nouvelles catapultes à torsion de type lithoboles sous le roi Alexandre Le Grand. Il s'agit dans un premier temps de machines de faible calibre. Mais déjà, se profilent des engins de nouvelles générations bien plus imposant.
Une trentaine d'années s'écoulent, et voilà que les Grecs construisent des catapultes à torsion capables de lancer des boulets jusqu'à 3 talents(~78kg) !
Catapulte à torsion. Type Lithobole
Crédit photo : ©ArteHistoria.com
Conçues initialement pour projeter des boulets de pierre, les lithoboles étaient parfois utilisées pour lancer des traits inadaptés aux oxybèles (trop lourds et/ou trop longs) comme des poutres de bois de 12 pieds de long (3,55m), des barres de fer incandescentes...
Plus performantes en tout point, les catapultes à torsion vont par remplacer définitivement les catapultes à tension en quelques générations.
En ce début du IIIe siècle avant J.-C,
Des règles très précises et conventions de constructions régissent à présent la création des catapultes. L'ensemble des éléments de la machine seront proportionnel à un "module" de base calculé :
👉 selon la longueur du trait à projeter dans les cas des catapultes oxybèles
👉 selon le poids du projectile dans le cas des catapultes lithoboles
Cette standardisation sera un point clé dans le déploiement de l'usage des engins d'artillerie au sein des armées antiques.
VS
Qu'il soit neurotone ou trichotone , le ressort de torsion constitue une "source d'énergie de propulsion à très haut potentiel" pour les catapultes.
🎯 Toute l'enjeu reste donc de concevoir un engin qui puisse transférer un maximum cette énergie au projectile.
A cela, les ingénieurs grecs y répondront par 2 de conception différentes :
📜Chronologiquement, c'est la première configuration à apparaître car la plus naturelle.
Le principe de mise en tension est celui d'un arc classique à simple courbure.
Dans cette configuration,
👉 les bras sont situés côté tireur au repos et restent côté tireur lors de la mise en tension
👉les montants verticaux du cadre sont perpendiculaires à l'axe des ressorts et encadrent ces derniers
👉 l'entraxe entre les faisceaux est minimal. L'Intervallum est optimisé selon le calibre du projectile à tirer.
On obtient ainsi une machine
✅ compacte
✅ facile à construire
❌dont la course réduite des bras (45°~50°max) ne permet pas de profiter de la pleine puissance des ressorts de torsion,
❌ dont la taille des projectiles ne pourra excéder la largeur de l'intervallum
📜Afin de répondre aux deux points limitants des appareils euthytone, les artilleurs vont développer la configuration dite palintone.
Le principe de mise en tension est celui d'un arc à double courbure dit "arc réflexe", du grec palintonos, puisqu'il s'agit de renverser vers l’arrière la position au repos des bras.
Dans cette configuration
👉 les bras sont situés à l'opposé du tireur au repos et passent côté tireur lors de la mise en tension
👉les montants verticaux du cadre sont parallèles à l'axe des ressorts et positionnés pour laisser rentrer les bras
👉 l'entraxe entre les faisceaux est maximal, de sorte que les deux bras ne peuvent pas de toucher lorsqu'ils sont armés. Un intervallum
On obtient ainsi une machine
✅ très puissante (course des bras d'environ 94°)
✅ apte à lancer des projectiles "hors standards" grâce à un large intervallum
❌ en revanche la machine est davantage complexe à construire
❌ davantage encombrante à cause du cadre plus large et des bras vers l'avant. De fait son usage comme arme défensive est moins pertinent sur les remparts ou dans les tours.
Représentation des trois positions de l’arc palintone (au repos ou débandé; encordé ou bandé; armé, prêt à tirer).
Crédit Image : Extrait, E. Mc Ewen, R. Miller et Ch. Bergman, « La conception et la fabrication des arcs anciens », Pour la science (éd. française de Scientific American) 166, août 1991, p. 77.
Source : Willard W.NEEL, Jon-Michael HARDIN, Virginia Military Institut. AC 2011-2317: A MULTIDISCIPLINARY INVESTIGATION INTO VARIOUS POSSIBLE GEOMETRIES OF IMPERIAL ROMAN ARTILLERY: A CASE STUDY, 2011
Cette étude pratique propose de comparer la force de tir et la vitesse de projection de 3 configurations d'un même calibre de baliste :
Configuration Palintone = vitesse d'éjection x2 = Energie Cinétique x4 !!
A projectile constant, l'énergie cinétique est quadruplée. On saisit rapidement l'intérêt dévastateur de développer ce genre d'armement. Toutefois, un système palintone est plus complexe à réaliser qu'un système euthytone notamment pour obtenir un cadre le plus rigide possible et robuste aux tirs successifs.
Dans un premier temps, les systèmes euthytones suffiront pour lancer des traits légers et vifs depuis le champ de bataille ou depuis les remparts.
palinthone seront résevé
L'intérêt est réel pour les projectiles lourds
Auteurs Modernes
Auteurs Antiques